Zanzibar

Une dizième semaine de stage qui commence hâtivement puisque le resort est complet ! Par ailleurs, Magdalena ayant officiellement donné sa démission, je suis chargée de réaliser toutes les missions qui lui étaient propres ! En attendant l'arrivée de la nouvelle F&B Manager, je suis donc responsable du restaurant, du choix des menus tous les soirs, de l'approbation des commandes de nourritures et de boissons à passer ...  J'aimerais cependant insister sur un point crucial et non des moindres auquel je fais face depuis presque trois semaines maintenant : le ramadan. En effet, outre l'apprentissage purement professionnel que m'offre mon stage ici, j'en apprends aussi énormément d'un point de vue humain. Comme je vous l'ai déjà indiquée précédemment, l'Afrique est très différente de l'Europe et les mentalités et les façons de vivre s'opposent en tout et pour tout. En temps normal, il est effectivement normal d'avoir à répéter, montrer et expliquer plusieurs fois les choses avant qu'elles ne soient assimilées. Travailler en Afrique, c'est travailler sa patience, savoir adapter ses mots le plus simplement et clairement possible et s'éloigner au maximum de la précipitation occidentale. Des attitudes démultipliées avec l'arrivée du ramadan mi juin. Le staff est fatigué et affaibli, il m'est indispensable de redoubler de volonté pour les motiver et les encourager à poursuivre leurs efforts. J'ai également dû m'adapter aux prières quotidiennes, réorganiser leur temps de travail respectif afin qu'ils puissent, chacun leur tour, prier 5 fois par jour. Des efforts qui ont cependant porté leurs fruits puisque, plusieurs d'entre eux sont venus me remercier d'être indulgente et respectueuse de leurs croyances. 

L'épisode le moins amusant de ma semaine a pour sur été de tomber malade. Jeudi soir, j'ai été prise de douleurs très fortes à l'estomac, de nausées ainsi que de maux de tête et de dos. Vendredi, je suis donc allée dans une "clinique" locale pour effectuer les tests de la malaria, ces derniers se sont heureusement avérés négatifs. Je me suis vue prescrire des médicaments pour mes maux de ventre, qui s'avéraient en réalité être des cachets contre les ... infections urinaires ! Heureusement qu'on m'avait prévenu qu'il fallait toujours en vérifier les propriétés avant de les consommer. Dans cette lancée, je suis aussi partie consulter trois autres médecins, qui n'avaient mieux à me conseiller que des injections trois fois par jour pendant un mois. C'est finalement un "pharmacien" local qui a su m'orienter vers des antibiotiques correspondant à mon mal-être et en qui j'ai eu suffisamment confiance pour suivre les conseils. Une fin de semaine difficile qui s'est agrémentée par un coup au moral et une forte envie de rentrer... En réalité, c'est plus ce sentiment d'insécurité constante qui me donnait envie de retrouver mon "vrai chez-moi". Je me sentais mal, mais personne ne semblait savoir quoi faire pour me soulager. Une réalité qui me fait prendre conscience de la chance que j'ai de vivre dans un pays où la sécurité sociale n'est qu'une banalité parmi tant d'autres.